Colloque « Une utopie face au droit. Enjeux politiques des statuts juridiques des coopératives de travailleuses et travailleurs (du XIXe siècle à nos jours) »
12 décembre 2024 > 13 décembre 2024 - Colloque « Une utopie face au droit. Enjeux politiques des statuts juridiques des coopératives de travailleuses et travailleurs (du XIXe siècle à nos jours) » - Paris
Le développement actuel de l’Économie Sociale et Solidaire a pu produire des effets de dépolitisation du mouvement coopératif, encourageant à la fois son intégration dans l’économie de marché et un affaissement des exigences démocratiques dans son fonctionnement. À ses commencements au XIXe siècle, il s’agissait pourtant pour nombre d’ouvriers et ouvrières associé·e·s dans des coopératives de production de s’affranchir du salariat, de s’auto-instituer démocratiquement et de résister aux processus de prolétarisation induits par l’essor du capitalisme industriel. Plus généralement, depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui, certaines coopératives ont pu être conçues à la fois comme des lieux d’expérimentation de pratiques et d’imaginaires anticapitalistes, et à la fois comme des espaces où s’élaborent des pratiques de souveraineté populaire dans le cadre du travail.
Ce colloque interdisciplinaire, à la croisée de l’histoire, de la philosophie, de la sociologie et du droit, se propose de remettre la focale sur cette dimension politique et critique portée par des coopératives de production en choisissant comme porte d’entrée la question juridique. Ouvert aux contributions portant sur la France et sur l’international, il prend pour objet ce que nous appelons ici, pour des questions de praticité, des « coopératives de travailleuses et travailleurs ». Nous entendons par là les coopératives possédées et gérées (au moins en grande partie) par les travailleur·se·s eux-mêmes – qu’elles prennent la forme des associations ouvrières, des coopératives de production (Scop), des Sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic), des Coopératives d’activité et d’emploi (CAE), des Sociétés anonymes de participation ouvrière (SAPO) – et portant un projet économique et politique alternatif aux entreprises capitalistes.
Avec le soutien du projet ANR JCJC TheoVail « La théorie politique au travail. Reconceptualiser l’exploitation, la démocratie et la justice à travers les écrits réflexifs de travailleurs et de travailleuses » (Science-Po Paris, CEVIPOF)