Les villes ardentes - Exposition
11 juillet 2020 > 22 novembre 2020 - MBA Caen - Caen
En 2013, le musée des Beaux-Arts présentait une exposition intitulée Un été au bord de l’eau, consacrée à l’essor des loisirs de plein air. Il propose d’éclairer aujourd’hui l’autre versant de cette modernité en marche, non plus au travers des images du temps libre au cœur de la nature, mais par le prisme de la représentation du travail et de ses évolutions, dans l’effervescence des villes.
Le thème du travail est rarement associé aux peintres impressionnistes et post-impressionnistes. Ces derniers n’auraient-ils proposé que des œuvres d’agrément quand d’autres pointaient une réalité sociale ?
Même si la thématique du travail traverse les toiles naturalistes dès le milieu du XIXe siècle, elle n’en est pas moins ressaisie par des artistes d’horizons très différents : éminemment malléable, elle n’est l’apanage d’aucun courant. Aussi l’ambition de l’exposition du musée des Beaux-Arts est-elle de poser un regard élargi sur les œuvres produites en France entre 1870 et 1914, déplaçant les oppositions habituelles pour mêler de multiples visions d’une même modernité.
Les villes ardentes mêle une centaine d’œuvres peintes et dessinées venant éclairer ces années qui, du souvenir des événements de la Commune à la veille de la première guerre mondiale, voient l’émergence d’une France industrialisée. Emboîtant le pas à Armand Guillaumin, les peintres impressionnistes révèlent le nouveau pittoresque des faubourgs industriels. Le spectacle des quais ou des villes en chantier séduit Camille Pissarro, Alexandre Steinlen ou Maximilien Luce.
Les artistes témoignent encore de certaines évolutions sociales, telles que l’essor du travail des femmes ou l’émergence de la classe ouvrière. Confrontés à des paysages autant qu’à une réalité sociale en voie de transformation, ils y décèlent une beauté et une énergie nouvelles. Certains font le choix d’un engagement politique et conçoivent des œuvres peintes mais aussi des projets d’affiches et des dessins pour la presse. Des images du travail aux scènes de manifestation et de grève, c’est l’histoire de la IIIe République qui s’écrit. La question sociale en est au cœur ; l’artiste moderne s’en fait l’écho, s’érigeant en témoin de son temps, à rebours de toute nostalgie mais également hors de toute considération de genre, de style ou d’école.
L’exposition bénéficie du commissariat scientifique d’Emmanuelle Delapierre, directrice du musée des Beaux-Arts de Caen, et de Bertrand Tillier, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur à l’IDHES.
Du 11 juillet au 22 novembre
Horaires : 11.07 - 22.11 09:30-18:00
Musée des Beaux-Arts de Caen
Le Château
14000 Caen