Machines de guerre

mercredi 7 février - 18:30 - Machines de guerre - Villeneuve-d’Ascq

Compagnie Ratibus

Fléchir d’un burn-out, c’est faiblir, c’est se dire le troisième jour de son arrêt en caressant sa carte de visite professionnelle « mais si je ne suis plus coordinatrice sociale, alors je ne suis plus rien », c’est ressentir sa vulnérabilité au plus profond de ses organes, c’est peiner à aller se laver, c’est ne plus savoir prendre de douche, c’est ne plus avoir goût à s’habiller, c’est enfiler des vêtements ternes et foncés, c’est sauter dans le bain trente minutes avant que votre aîné rentre du collège en plein après-midi pour que, surtout, il ne découvre pas sa maman en pyjama, c’est se savonner deux fois car vous avez oublié l’avoir déjà fait, c’est baisser les volets à moitié, c’est se retrouver à mieux comprendre les familles en difficultés que vous accompagnez qui avaient tendance à laisser closes leurs persiennes, oui c’est demeurer avec des fenêtres clôturées donnant sur votre salle de vie, c’est faire semblant d’avoir le sourire devant vos enfants, devant votre mari, devant vos amis, c’est lorsque l’on se couche et que l’on se réveille fantasmer une corde pour s’y suspendre, en s’attachant au cèdre bleu qui trône au fond de votre jardin, comme pour mieux incarner la marionnette inanimée que vous êtes devenue en virevoltant au gré du
vent, c’est avoir des fourmillements continuels dans les jambes, c’est avoir la sensation de ne plus être bien stable sur ses guibolles, c’est avoir les intestins retournés en continu, c’est vivre une peur préhistorique de ne pas réussir à tout boucler avant la date limite.

Distribution
Cirque, clown, danse, peinture
Création collective : Ratiba Mokri, Camille Spriet, Éloïse Bonnaud-Lecoq
Regard mise en scène et dramaturgie : Anne Conti
Musique et son : Émile Warny
Lumières et technique : Claire Lorthioir

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