ÊtreS au Travail, Sophie PRUNIER-POULMAIRE, éd. Intervalles, 2019
Dévoiler la beauté du travail, ses richesses et ses difficultés, montrer l’engagement tout entier de l’Être dans son activité professionnelle, tel est le dessein de cet ouvrage. Des femmes et des hommes saisis dans leur activité ordinaire avec qui nous partageons l’instant, le mouvement, l’attention soutenue et l’intention à l’œuvre. Tout est exploit dans la réalité quotidienne du travail ici dévoilée, sublimée par la photographie. Et l’instant capté prend valeur d’Histoire à travers les textes des experts en sciences humaines et sociales qui rendent manifeste ce qui ne l’est pas, tangible ce qui est abstrait. Ils scrutent le réel, dévoilent l’invisible, font émerger du sens là où il n’est jamais donné d’emblée. En portant le Travail au regard de tous, à la réflexion de chacun, photographes et experts font de nous les spectateurs éclairés d’une véritable odyssée du Travail.
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Le travail en mouvement, sous la direction d’Emilie BOURDU, Michel LALLEMENT, Pierre VELTZ et Thierry WEIL, éd. Presses des Mines, 2019
On a beaucoup écrit sur la fin du travail. Le Travail en mouvement s’intéresse au travail réel, ici, maintenant, demain, qu’il s’agisse d’emploi, de non emploi ou d’activité. L’ouvrage réunit les contributions de chercheurs de différentes disciplines, de praticiens d’entreprise, d’acteurs syndicaux et de responsables d’organismes internationaux (BIT). Plusieurs thèmes sont abordés : le travail à travers les mots, les chiffres et les représentations, les nouvelles formes d’organisation du travail à l’heure du numérique, l’autonomie et la responsabilisation dans l’entreprise dite libérée, les nouvelles régulations juridiques du travail et de l’emploi, le dialogue social international, les expérimentations territoriales en matière d’emploi… L’ouvrage met en lumière une série d’oppositions structurantes : mutations du travail vs reconfiguration de l’emploi, renforcement des contraintes vs promesses d’autonomie, qualité du travail vs qualité de vie au travail,….
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Putain d’usine, Efix et Jean-Pierre LEVARAY, éd. Petit à Petit, 2002
Cette adaptation des romans à succès de Jean-Pierre Levaray par Efix fait surgir la force du propos, aussi sombre soit-il ; l’énergie collective, les petites victoires, la résistance face au mépris, les liens d’amitiés, l’humain malgré tout.
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Le travail sans l’homme ?, Yves CLOT, éd. La Découverte, 2008
De l’organisation « scientifique » du travail à la flexibilité, du bilan de compétences à la mobilisation du psychisme humain, les « nouvelles » techniques de management recherchent les gisements cachés de productivité. Les technologies informatiques ont pu nourrir l’illusion d’un travail sans sujet ; la fragilité de systèmes techniques de plus en plus sophistiqués la dément chaque jour et rend manifeste l’investissement subjectif qui imprègne toute forme de travail.
Yves Clot explore cette subjectivité : le détournement informel des règles formelles, les métaphores ironiques ou sexualisées du jargon professionnel, les techniques personnelles en sont autant d’indices. Entre tâche prescrite et activité réelle, l’individu au travail produit le sens de son action en même temps qu’il recherche une « efficacité malgré tout ».
Nourri d’enquêtes de terrain à travers les milieux les plus divers (de l’agroalimentaire à l’automobile en passant par les hôpitaux), cet ouvrage intéressera particulièrement les psychologues - pour lesquels il est devenu un titre de référence régulièrement prescrit - et, plus largement, tous les acteurs du monde du travail.
Dans une postface inédite, l’auteur prolonge son analyse au monde du travail des années 2000, pointant notamment l’émergence d’un « nouvel hygiénisme ».
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La condition ouvrière, Simone WEIL, éd. Gallimard, 1951
En décembre 1934, Simone Weil entre comme « manœuvre sur la machine » dans une usine. Professeur agrégé, elle ne se veut pas « en vadrouille dans la classe ouvrière », mais entend vivre la vocation qu’elle sent être sienne : s’exposer pour découvrir la vérité. Car la vérité n’est pas seulement le fruit d’une pensée pure, elle est vérité de quelque chose, expérimentale, « contact direct avec la réalité ».
Ce sera donc l’engagement en usine, l’épreuve de la solidarité des opprimés - non pas à leurs côtés, mais parmi eux.
L’établissement en usine, comme, plus tard, l’engagement aux côtés des anarchistes espagnols ou encore dans les rangs de la France libre, est la réponse que Simone Weil a trouvée au mensonge de la politique, notamment celle des dirigeants bolcheviks qui prétendaient créer une classe ouvrière libre, alors qu’aucun « n’avait sans doute mis le pied dans une usine et par suite n’avait la plus faible idée des conditions réelles qui déterminent la servitude ou la liberté des ouvriers ».
Ce qui, toujours, a fait horreur à Simone Weil dans la guerre, qu’elle soit mondiale ou de classes, « c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière ».
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Cassé, Rémi DE VOS, éd. Actes Sud, 2012
Christine, dépressive depuis son licenciement de chez Prodex, s’inquiète du déclassement de son mari, Frédéric, informaticien chez Sodecom, obligé de sortir les poubelles de l’entreprise en pleine restructuration. Ne risque-t-il pas de se suicider ? Voisin, médecin, délégué syndical, amie, parents s’en mêlent dans une atmosphère toujours plus absurde.
Dans la veine du Suicidé de Nikolai Erdman, Rémi De Vos revisite dans cette comédie à la fois les mécanismes hilarants du vaudeville et la peinture grinçante de notre société du travail.
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