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Résidences d’artistes Art et Mondes du Travail

Travail & Culture (TEC CRIAC) développe des projets culturels et artistiques sur la thématique du travail et ses mutations, notamment à partir de résidences de création, en invitant des artistes à questionner le travail et ses évolutions en immersion dans des environnements de travail pour en créer des œuvres artistiques nourries de leurs rencontres et échanges avec les salariés.

Résidence des plasticiens Maxime Brygo et Ciel Grommen dans l’entreprise Stellantis Valenciennes

Fabrication d’une « Unité de production d’images » et « machine à habiter »

Habiter l’usine et la représenter



La résidence des plasticiens Maxime Brygo (photographe) et Ciel Grommen (architecte) a consisté en une immersion calquée sur le temps de travail des salariés postés entre 13h30 et 22h30.

Adoptant les contraintes de sécurité de l’entreprise tout en veillant à ne pas empêcher le travail, ils ont proposé d’établir un nouvel espace de production dans l’usine, à l’image des lignes de production de l’entreprise : une « Unité de Production d’Images ».







La journée commençait par une à deux heures de prise de vue et de rencontres, le reste de la journée étant dédié à la sélection, l’impression, la découpe, l’encadrement et l’exposition de photographies. Cette exposition au sein de l’usine a été très fréquentée par les salariés, eux-mêmes sujet de recherche des artistes.

Les artistes se sont imprégnés du territoire, de l’esthétique, des codes et des mots de l’usine, des savoir-faire des salariés, et plus largement de l’univers et de l’imaginaire de l’industrie automobile.




Une première présentation de ce travail a eu lieu en septembre 2022 dans l’entreprise sous la forme d’une Rencontre avec les deux plasticiens invités en Résidence de création dans l’entreprise Stellantis.

Une exposition de photographies ainsi que des affiches reprenant des paroles de salariés avaient pris place dans l’enceinte de l’usine, dans les locaux sociaux de l’entreprise depuis plus de 3 mois, visibles ainsi des salariés.

Après la fabrication de cette ligne de production d’images, la seconde phase de ce travail artistique sur le travail a pris la direction de la fabrication d’une « machine à habiter » qui prendra place dans l’usine. L’usine n’est pourtant pas prévue pour être habitée. Par cette création, les artistes interrogent l’espace de travail occupé au quotidien. Une fois à l’intérieur, la machine nous racontera la vie dans l’usine, elle sera un espace de rencontres pour appréhender et enrichir la mémoire vivante de celles et ceux qui y travaillent.

« Un espace onirique à destination des salariés ; un lieu qualitatif, cosy et intimiste (qui peut accueillir un petit nombre de personnes) avec sa temporalité propre ; un espace artistique et sensible. Cette architecture remplira une double fonction : un espace d’évasion et de découverte d’un imaginaire ouvrier actuel. »



Résidence du chorégraphe Alejandro Russo dans l’entreprise Stellantis Valenciennes

Les gestes et les corps au travail (Co-production)

Explorer les états du corps à l’ouvrage et l’expérience sensible du monde du travail par les gestes du travail

L’ingénieur et chorégraphe Alejandro Russo (Cie La Malagua) a rencontré et suivi les salariés d’une même ligne de production de l’usine Stellantis Valenciennes, de septembre à fin décembre 2022. Le spectacle « Être Autre », issu notamment de ces rencontres, incarne leurs gestes au travail.

À partir d’une observation des corps au travail, Alejandro Russo nous plonge dans une atmosphère sonore, visuelle et rythmique particulière, celle de l’entreprise. Avec ce solo dansé, il cherche les frontières poreuses entre le corps-sensible et le corps-exécutant.


Le spectacle est calqué sur les temps d’une journée de travail : la prise de poste, les pauses et les reprises jusqu’à la fin de journée.










Au travers de cette création, Alejandro Russo porte son regard sur la complexité et les contradictions du travail : un travail qui forme notre identité et qui peut être à la fois contraignant et libérateur. Une invitation à s’interroger sur le rapport de chacun au travail et au corps.

Après plusieurs restitutions d’étapes de travail au Gymnase CDCN (Roubaix) et au Théâtre Massenet (Lille), le spectacle a notamment été donné dans l’Usine Stellantis Valenciennes, le 4 mai 2023 à 20h.

Prochaine représentation de ce spectacle : 3 novembre 2023 à 19h, Roubaix dans le cadre d’un Cabaret de l’Union.

Résidence du plasticien Thierry Verbeke dans l’entreprise Recytech à Fouquières-Lez-Lens

Création d’une bannière rituelle de départ à la retraite et d’une vidéo

À partir de sa résidence dans l’entreprise Recytech située le Pas-de-Calais, l’artiste Thierry Verbeke a imaginé la création d’un nouveau rite interne à l’entreprise qui accompagnera le départ en retraite des ouvriers et des employés de l’usine.

Il a confectionné une bannière qui reprend l’activité de l’entreprise, sur le modèle de celle appartenant à l’harmonie municipale de Fouquières-Lez-Lens. La création de cette bannière a pour but de proposer un objet porteur de symbolique et de fierté aux ouvriers de l’usine. La bannière est une forme d’étendard, qui représente un groupe, c’est elle qui lors des défilés ouvre la marche.

Mais pour que cet objet de création se charge de sens, il faut que l’entreprise et les ouvriers s’en saisissent et la transforment en objet de rituel. Exposée dans la salle de repos, elle va être activée par la gravure, en recevant sur sa hampe les noms des ouvriers retraités lors d’une cérémonie qui accompagne leur départ de l’entreprise.

Une création vidéo autour de la remise de la banderole a été réalisée, sa captation complétée avec des interviews des personnes qui partiront prochainement en retraite.

Extraits de la note d’intention de l’artiste :

« On y découvre une entreprise pleine de tuyaux, de cheminées, les ouvriers qui y travaillent, un four de 50m de long en rotation continue, un canon pour le déboucher ainsi qu’une salle de contrôle rétro-futuriste. On y croise également un directeur parlant de carrières longues, de transmission, de métallurgie, de fierté et de tradition. L’harmonie municipale de Fouquières-Lez-Lens y fait une apparition remarquée. »


Résidences des plasticiens Marine Leleu et Victor Villafagne dans le Haut-Pays du Montreuillois

Photographie, sculpture et création sonore en territoire rural et agricole

Explorer et interroger quelques enjeux de la ruralité

Travail & Culture a invité deux artistes plasticiens en résidence de création artistique sur le territoire du Haut-Montreuillois. Marine Leleu (photographe) et Victor Villafagne (sculpteur et créateur sonore) ont engagé une réflexion autour des paysages modelés par le travail agricole et dont les évolutions sont elles-même déterminées par la production d’énergie.

Leurs œuvres, à la fois dispositif d’images, sculpture-outils et création sonore participent à la production d’un inventaire photographique qui documente le paysage, le territoire. Elles consistent également à la réalisation d’une fonderie en déplacement sur le territoire du Montreuillois comme espace de travail pouvant fondre du métal de récupération, et le re-conditionner en nouvelles pièces. Cette sculpture-outils s’appuiera sur la réalisation d’une micro usine de bio gaz pour tendre ainsi vers une auto-suffisance énergétique.












Au regard du territoire d’intervention envisagé et pour saisir au mieux les enjeux singuliers des mutations du travail agricole, cette résidence de création est nécessairement itinérante. L’exploration du territoire et les rencontres avec les acteurs de la ruralité se réalisent au fil des déplacements des artistes, eux-mêmes déterminés par les intérêts et les besoins propres aux processus de création de leurs œuvres.

Résidence de la vidéaste et documentariste Julie Merckling à Boulogne-sur-mer

Vidéo autour des filières du poisson

« Dans le poisson, ou comment je suis devenu mareyeur »

Julie Merckling est allée à la rencontre de jeunes en formation aux métiers de la mer pour capturer leur imaginaire et leurs représentations du travail. Dans cette filière, de la mer à la poissonnerie, elle a décidé de s’intéresser au port : Boulogne-sur-mer, premier port de pêche français où chaque jour, plusieurs dizaines de tonnes de poisson arrivent à la débarque.

« Dans cette industrie de masse, plusieurs étapes constituent la chaîne de travail. Il en est une, après la pêche et avant la vente, qui est souvent ignorée : le mareyage, le retrait de la chair consommable du poisson.
« C’est un beau métier, couper du poisson », dit le mareyeur. C’est selon : « c’est un métier fatigant la vie de ma mère », dit l’autre mareyeur.

Se lever tôt, travailler dans le froid, répéter le geste à l’infini. La cadence est soutenue. L’outil est important, un bon couteau que chacun transforme à sa main pour plus de virtuosité dans le geste.

Dans cette vidéo, je dresserai le portrait de 3 jeunes mareyeurs, au début de leur vie active. Ils parleront de leurs choix, de leurs espoirs, des vieux collègues, de la mort du métier, de leur couteau, de leur salaire, et du poisson qui sous leur lame affûtée, donne le meilleur de lui-même. »

Soutiens financiers

  • Ministère de la Culture
  • Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) Hauts-de-France
  • Région Hauts-de-France
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