Zones logistiques. Invisibilisation des espaces ouvriers

Par Nicolas Raimbault, enseignant-chercheur à Nantes Université et à ESO (laboratoire Espaces et SOciétés)

S’étirant le long des autoroutes et des rocades, les zones logistiques font partie du paysage ordinaire des périphéries urbaines. Regroupant des entrepôts géants, elles contribuent directement à l’étalement urbain. Certaines se mettent en scène depuis les axes routiers, d’autres sont cachées par des talus paysagés. Des centaines d’ouvriers et d’ouvrières s’y rendent chaque jour.
Explorer la géographie de ces zones est donc un point d’entrée pour dévoiler les dynamiques des espaces de travail des ouvriers d’aujourd’hui : caristes, chauffeurs-livreurs, agents d’entretien....
Ces espaces sont modelés par des logiques renvoyant à deux dimensions du capitalisme urbain : l’émergence, d’une part, de nouveaux secteurs d’emplois subalternes et manuels, de plus en plus souvent au sein des services (comme la logistique) voire parfois « ubérisés », et, d’autre part, la financiarisation des marchés immobiliers pour qui les espaces industriels, logistiques et artisanaux représentent des actifs recherchés. Il en découle une privatisation des zones d’activités, de plus en plus éloignées des centres, qui contribue à invisibiliser le travail des ouvriers dans les métropoles post-industrielles. Toutefois, à rebours de cette dynamique puissante, les grèves, les blocages et les occupations de ronds-points, sortent progressivement de l’ombre les mondes ouvriers post-industriels...

INFORMATIONS PRATIQUES

Rendez-vous à 19H00 à Echelle Inconnue
11-13 rue Saint-Étienne des Tonneliers
76000 Rouen

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